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Langage écrit



Comment comprendre ce profil : lexique O. OK à la BELEC et au LMC-R MAIS orthographe lexicale très en-dessous des normes (chronodictée + TNO). Alouette OK. (Valérie GIANADDA - Suisse) - octobre 2013

Nous avons d'un côté des tests de lecture (BELEC, LMC-R, Alouette) et de l'autre des tests d'orthographe (Chronodictées, TNO). Cet enfant réussit d'un point de vue lexical en lecture et non en orthographe. Le lexique orthographique en jeu est le même dans les deux tâches (lecture et écriture) mais il n'est pas sollicité de la même façon :
- en lecture, il fonctionne en reconnaissance
- en écriture, il fonctionne en évocation

Il est donc très probable que cet enfant possède des mots dans son lexique orthographique, qu'il peut les identifier en lecture, s'économisant ainsi leur déchiffrage, mais que leur image visuelle est imprécise ou difficile d'accès, ce qui lui pose alors problème en orthographe, lorsqu'il doit évoquer les mots.


Que penser d'un enfant qui a une voie phonologique dans la norme au LMC-R et en dictée de pseudomots mais qui échoue la segmentation phonémique de mots (dès 4 phonèmes) ? Comment est-ce possible ? Merci. (Séverine LAMON - Suisse) - février 2013

Tout d'abord, il serait intéressant de connaître le type d'erreurs commises lors de la segmentation phonémique de mots, ce qui nous permettrait de faire des hypothèses plus précises sur son fonctionnement.

Voici néanmoins quelque pistes de réflexion en forme d'hypothèses :

- si la voie phonologique est dans la norme au LMC-R, cela signifie qu'il identifie bien les PLE comme étant incorrects (propose-t-il des justifications phonétiques ?). Or, la segmentation phonémique n'intervient pas en lecture (il s'agit d'une segmentation visuelle). Donc la segmentation phonémique peut être déficitaire et ne pas impacter directement le déchiffrage. De plus, il faut bien garder en tête que l'épreuve IME du LMC-R n'est pas une tâche de lecture habituelle. Il s'agit d'un jugement d'adéquation entre un mot et une image. Donc cet enfant peut être aidé dans son décodage par la présence du support imagé.

- le fait que la dictée de pseudomots soit correcte est plus étonnant car la segmentation phonémique intervient directement dans l'utilisation de la voie phonologique en écriture. Peut-on imaginer que cet enfant procède par segmentation syllabique et dispose d'un minimum de lexique syllabique lui permettant de ne pas avoir recours au phonème ?


Pour poser un diagnostic de dyslexie, avez-vous besoin du QI ? ou pas? (Carole GOETTIER - Suisse) - février 2013

Le diagnostic de dyslexie est un diagnostic par exclusion. Selon le DSM-4, il peut être posé si les conditions suivantes sont réunies :
- trouble persistant d'apprentissage et d'automatisation de la lecture
- absence de déficit sensoriel ou moteur
- intelligence normale

Tout cadre est nécessaire afin de déterminer ce qui est dedans ou hors cadre. Donc un enfant déficient ne peut être diagnostiqué dyslexique.

Néanmoins, si on raisonne selon le modèle de l'iceberg et que l'on base notre diagnostic sur la présence de trouble(s) cognitif(s) sous-jacent(s) et non sur les symptômes de surface, un trouble sensoriel, moteur ou un déficit intellectuel ne "vaccinent" pas contre un trouble cognitif responsable d'une dyslexie. Quoi qu'il en soit, ce qui reste important pour le rééducateur, c'est d'identifier la cause des difficultés (trouble cognitif) afin de permettre au patient de développer peu à peu ces nouvelles compétences.

La question du QI n'est donc pas déterminante pour le diagnostic de dyslexie. En revanche, son évaluation peut s'avérer intéressante lorsque l'on soupçonne un QI atypique (hors de la norme 70-130) car cela permettra au rééducateur d'avoir une vision plus juste des moyens de compensations que le patient parviendra à mettre en place ou non.


Une application iPad gratuite baptisée DYS doit aider les chercheurs à déterminer l'espacement idéal des caractères dans un texte pour les dyslexiques. (Carole CHICHERY - 56) - février 2013

Effectivement, une recherche est actuellement en cours, menée conjointement par le CNRS, l'Université d'Aix-Marseille et l'Université de Padoue. Elle vise à déterminer si la modification de l'espacement des lettres permettrait une identification plus rapide et correcte des mots chez les sujets dyslexiques.

Les auteurs de cette recherches ont mis au point une application gratuite, disponible sur l'App Store, nommée DYS, permettant à chacun d'effectuer un test de lecture avec différents espacements. Le recueil de ces données alimentera leur étude et validera ou non leurs hypothèses.

Mon regret : comme dans la majorité des études sur LA dyslexie, les sous-types ne sont pas pris en compte. Or, autant il me semble intéressant d'étudier cette piste pouvant mener à des adaptations simples et efficaces pour les dyslexiques de type "surface", autant j'ai un doute sur l'impact de ce changement de paramètre chez les sujets présentant une dyslexie phonologique (donc résultant d'un trouble cognitif auditif) ...
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