B-LM
Une maman est arrivée avec un tas de carnets édités par RETZ et me demande mon avis. Je ne suis pas sûre de la réponse à apporter. Voici la mienne pour laquelle j'aimerais votre avis : les exercies ne sont pas très ciblés, ils ne peuvent pas être faits seul. J'envisageais de lui proposer plutôt de jouer avec sa fille et de faire des activités plus concrètes (ranger, trier, cuisiner …). Merci de votre participation cognitive. (Karine FARGET-BROISIN) - avril 2014
En réponse à ta question, je dirais que je partage pleinement ton point de vue : le raisonnement se construit dans le concret et la manipulation, et non dans des livres ou des fiches !!!Mais peut-être que cette maman a besoin de supports car elle ne sait pas trop quoi faire avec sa fille …Si cela t'es possible, il serait intéressant qu'elle assiste à tes séances de rééducation afin qu'elle vive et comprenne ta démarche (les parents aussi apprennent mieux par l'expérimentation que par les explication orales !!) afin de pouvoir la reproduire dans des activités de la vie quotidienne et non dans des exercices …
J'ai reçu une demande de bilan logico-mathématique pour un adulte. Puis-je lui proposer le bilan pour adolescents ? (Nathalie BROUSSEGOUTTE - 21) - octobre 2013
Oui, tout à fait. Le B-LM ados évalue chez les patients le passage du stade opératoire concret au stade formel. Cela semble un niveau correct pour l'évaluation d'un adulte qui peut rencontrer des difficultés de raisonnement parce qu'il n'a pas atteint le stade formel dans les différentes structures logiques. Il se peut que suite à ce bilan tu aies des doutes sur certaines de ses capacités au stade concret et avoir la nécessité de baisser le niveau d'évaluation jusqu'à B-LM cycle II.
J'ai une demande de bilan logico-mathématique pour une adolescente scolarisée en 4e. Puis-je lui proposer la mallette B-LM cycle II ? (Anaïs M. - 64) - juin 2014
Le B-LM cycle II est étalonné pour les enfants de 5 à 8 ans1/2 et peut sans soucis être proposé jusqu'à la fin du primaire. En effet, il a pour objectifs :
- sur le plan logique : de vérifier la mise en place des structures logiques et le passage du stade pré-opératoire au stade opératoire concret
- sur le plan mathématique : de vérifier si les premiers apprentissages (numération & opérations) ont été faits sous l'angle du sens ou plaqués
L'évaluation d'une adolescente scolarisée en 4e peut viser les objectifs précédents mais il est probable que ses difficultés se situent à un niveau plus élaboré, en logique comme en mathématique.
Donc, dans l'idéal, il vaut mieux lui proposer le B-LM Ados pour investisseur le niveau de développement de ses structures logiques afin de vérifier le passage du stade opératoire concret au stade pré-formel. Et si ses structures s'avèrent très déficitaires, alors seulement pourront lui être proposées les épreuves du B-LM cycle II.
Il en va de même en mathématiques.
Bonjour ! Peux-tu me (ré)expliquer pourquoi certains enfants réussissent lors du bilan l'épreuve des cartes et pas celle des jetons ? (Elvire FAUCHER - 73) - septembre 2014
Les deux épreuves font appel au raisonnement de classification mais dans le choix des supports matériels, il y a des différences volontaires qui impactent les productions des enfants :
- classification des cartes : 3 critères - 24 cartes, toutes différentes
- classification des jetons : 2 critères - 36 jetons (6 ronds rouges, 6 ronds verts, ...)
Il est donc à priori étonnant réussisse mieux sur un matériel à 3 critères que sur un matériel à deux critères.
Mais cela s'explique par le fait que dans le matériel "jetons", il y a des jetons exactement identiques, alors que toutes les cartes sont différentes. Donc lorsque l'on donne la consigne à l'enfant "Mets ensemble ce qui va bien ensemble", certains interprètent celle-ci comme "Mets ensemble ce qui est pareil". Dans les cartes, aucune n'étant identique, il cherche des critères communs (les étoiles, ...). Alors que dans les jetons, certains étant identiques, il classe selon deux critères simultanés (les ronds rouges, les rectangles verts, ...).
Que penser des enfants qui, dans l'épreuve 1 de la combinatoire, commencent par associer une forme à une couleur, puis inventent de nouvelles formes ? (Joëlle MONCENIS - 38) - mai 2014
Ces enfants fonctionnent par appariement simple et ne combinent pas. Une fois chaque forme réalisée (critère forme "épuisé"), dans la mesure où il reste une couleur, ces enfants auront tendance à créer une 4e forme pour utiliser cette couleur ... Sans réutiliser une forme déjà utilisée. L'appariement simple est une étape du développement de la combinatoire qui est normale jusqu'à 92 mois (7 ans 8 mois). Au-delà de cet âge, la majorité des enfants commence à combiner.
Dans l'épreuve de sériation des baguettes, certains enfants échouent à la 4e désignation (coordination de la relation d'ordre) alors qu'ils peuvent réussir la 5e désignation (avec négation). Comment l'interpréter ? (Fanny MASSARD - 94) - juin 2013
La 4e désignation "montre-moi une baguette plus grande que la jaune et plus petite que la verte" fait effectivement appel aux coordinations puisque les 2 informations fournies dans l'énoncé "plus grande" et "plus petite" sont apparemment contradictoire. L'enfant qui considère "grand" et "petit" comme des états ne peut alors que montrer 2 baguettes, une "grande" et une "petite". Il est obligé de considérer "plus grand que" et plus "petit que" comme des relations pour réussir cette désignation.
En revanche, dans la 5e désignation "montre-moi une baguette qui ne soit ni plus grande que la bordeaux, ni plus grande que la orange", la compréhension de la négation est sollicitée mais pas les coordinations puisque les 2 éléments de la double comparaison vont dans le même sens "ni plus grande". L'enfant qui ne considère pas encore ces termes comme des relations cherche une baguette "petite". Il s'agit d'une version négative de la désignation 3.
On ne teste pas les mêmes choses dans ces deux désignations, c'est pourquoi on peut obtenir des résultats hétérogènes.
10 tulipes, 6 tulipes, 2 tulipes rouges : premier niveau d'inclusion ou ces enfants n'ont tout simplement pas l'idée de dessiner d'autres fleurs ? (Martine HAMELIN - 92) - février 2013
Si l’on procède selon le raisonnement proposé :
- est-ce que, pour cet enfant, les tulipes font partie des fleurs ? Manifestement oui, puisque lorsqu’on lui demande 10 fleurs il dessine 10 tulipes.
- est-ce que pour lui les tulipes rouges font partie des tulipes ? Non, puisqu’il produit 6 tulipes (et quelques 10 autres !!) + 2 tulipes rouges.
Alors, où est le problème ? Il se situe sur la classe complémentaire « fleurs/non tulipes » à laquelle il n’accède pas puisqu’on ne lui indique pas explicitement de faire des « marguerites ».
Pour l'épreuve d'inclusion, un enfant dessine 18 tulipes rouges ... Que faut-il en penser ? (Virginie DE ROY - Suisse) - juin 2014
Si l’on procède selon le raisonnement proposé :
- est-ce que, pour cet enfant, les tulipes font partie des fleurs ? Manifestement oui, puisque lorsqu’on lui demande 10 fleurs il dessine 10 tulipes rouges (plus d'autres par la suite ...).
- est-ce que pour lui les tulipes rouges font partie des tulipes ? Oui, puisque lorsqu'on lui demande 6 tulipes il dessine 6 tulipes rouges (en plus des 10 considérées comme des "fleurs").
Alors, où est le problème ? Il se situe sur les deux classes complémentaires « fleurs/non tulipes » et "tulipes/non rouges" auxquelles il n’accède pas puisqu’on ne lui indique pas explicitement de faire des « marguerites » et des "tulipes bleues".
Résultats contradictoires au bilan : sens des opérations non acquis et réussite dans le choix des opérations des problèmes, que penser ? (Catherine RAULT - 26) - juin 2013
Cet enfant a d'une certaine façon compris le sens des signes opératoires et sait choisir le bon dans une situation concrète, conceptualisée. on ajoute, on enlève, ...
Néanmoins, lorsqu'une opération est décontextualisée (pas dans une histoire), il ne fait que reproduire avec les jetons le code écrit des opérations.
Son sens des opérations est donc partiellement disponible mais pas généralisé et surtout, encore très parasité par le code.
Dans l’épreuve lapin carotte, des enfants interpretent les carottes sont cachées donc plus là, erreur perceptive ou interprétation des mots? (Carole CHICHERY - 56) - février 2013
Attention à la consigne verbale donnée aux enfants : le terme "cachées" n'y figure pas.La consigne précise est la suivante : "Les lapins mangeront leurs carottes plus tard. Ils les mettent dans un coin du jardin ...".
Il ne doit donc pas y avoir de bonne ou mauvaise interprétation du terme "cachées".
Néanmoins, le propre de l'enfant qui n'est pas encore conservant est de se laisser piéger par sa perception : donc, lorsque les carottes sont empilées "dans un coin du jardin", l'enfant qui est encore dépendant de sa perception pensera soit que les carottes ne sont plus là, soit qu'il n'y en a plus qu'une parce qu'on ne voit que la carotte supérieure, soit qu'il y a moins de carottes que de lapins car les carottes sont serrées et prennent moins de place que les lapins étalés. Dans tous les cas, nous avons mis en évidence ce que nous cherchions à vérifier : il fonctionne encore avec ses yeux et non en pensée opératoire.
Comment comprendre que certains enfants conservent bien une quantité (dans l'épreuve d'utilisation du nombre) et être encore dépendants des aspects perceptifs dans l'épreuve des lapins/carottes ? (Fanny MASSARD – 97) - février 2013
Fanny, la réponse est dans ta question :
- dans l’épreuve de conservation des quantités discontinues (carottes/lapins), l’enfant a devant lui les deux collections, dont la disposition spatiale varie au fil de l’épreuve, l’examinateur créant volontairement des pièges perceptifs afin de vérifier si l’enfant fonctionne encore en mode pré-opératoire (dépendant de sa perception) ou opératoire.
- dans l’épreuve d’utilisation du nombre, la perception est peu sollicitée. Il n’y a pas de piège perceptif visuel, donc le maintien d’une quantité est moins parasité.
En bilan 6 jetons, le +, 2 jetons. L'enfant retire le signe + et montre d'un geste les 8 jetons pour le résultat. Sens de l'addition ou pas ? (Catherine RAULT - 26) - juin 2013
Le fait qu'il mette le + laisserait penser qu'il part sur un fonctionnement figuratif. Mais dans la mesure où il est en mesure de l'enlever seul et surtout de montrer le 8 comme étant bien la réunion du 6 et du 2 confirme que cet enfant a compris le sens de l'addition.
Dans le bilan ados, l'épreuve avec les mots (classification), tu prends combien de cartes différentes ? (Marie-Odile PROTHON - 30) - mars 2013
Je travaille avec 24 étiquettes de mots réalisées de la façon suivante :
- 2 champs sémantiques
- 3 catégories grammaticales
- 2 genres
- 2 nombres
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